Sur le chemin de l’école Kalan…
Il serait assez difficile pour moi de décrire la volonté que j’ai eue d’ouvrir cette école,
ou assez prétentieux de dire :
« J’ai rêvé de l’école pour tous ».
Si seulement vous empruntiez le chemin de l’école, vous comprendriez…
Il est 7h45, à la Somone, petit village de pêcheurs au Sénégal. Dans quelques instants,
la sonnerie de l’école retentira. D’ailleurs, ce n’est ni une sonnerie, ni une cloche,
ni un enregistrement, ni un appel, c’est un coup de sifflet qui chaque matin à huit heures retentit.
Sur le chemin, nous croisons les enfants du village. Ils ont fait un arrêt à la boutique du quartier,
ont acheté un paquet de biscuits, des beignets ou plus souvent un morceau de pain.
Sur cette même route, c’est la ronde des voitures luxueuses. Mais aussi une charrette !
Cette charrette qui, plus tôt, transportait des herbes séchées, est chargée d’un bien précieux :
un élève de CP, sourire aux lèvres qui retrouve sa camarade descendue d’un 4×4.
C’est main dans la main qu’ils entreront dans l’école.
Voilà qui nous rencontrerons sur le chemin de l’école :
Ni noir, ni blanc, simplement des enfants du Sénégal, de plus loin, d’ici et d’ailleurs.
Ni riche, ni pauvre, simplement des enfants avec un cartable.
Ni fils de pêcheur, ni fille d’ingénieur expatrié, simplement des enfants de l’école Kalan.
Il est 8 heures, la journée de classe débute à l’école Kalan avec, en son sein, toutes ces diversités.
Costa Bonato